
chez la concierge
sur le site de RFI, article de Valérie Gas
Gérard Schivardi : l’homme qui voulait sauver les communes
Gérard Schivardi fait partie des «petits» candidats qui vont participer à l’élection présidentielle en 2007. Ce maçon de 56 ans, maire de Mailhac dans l’Aude et conseiller général du canton de Ginestas, est soutenu par le Parti des travailleurs (PT), une formation d’extrême-gauche. Il se présente comme «le candidat des maires». Il milite pour le maintien des services publics et contre les institutions européennes.
[...]
Et c’est vrai qu’il en faudrait à Gérard Schivardi pour mettre en œuvre son programme de défense de la libre administration des communes, de lutte contre l’intercommunalité forcée et contre l’abandon des services publics qui passent, selon lui, notamment par la «rupture avec l’Europe». Gérard Schivardi estime qu’il agit pour défendre la démocratie et refuse d’être assimilé à l’extrême-gauche en argumentant : «Il serait donc devenu extrémiste dans ce pays de défendre les communes, les services publics face à l’Union européenne qui en a décidé la privatisation ?» Et il ajoute : «Nous, les maires sommes des élus au suffrage universel. Et ce mandat nous commande de défendre l’école, le bureau de poste, la maternité de proximité, la viticulture, le commerce, l’artisanat et notre industrie».
Sans étiquette mais à gauche
Gérard Schivardi est soutenu par le Parti des travailleurs (PT) qui milite, par exemple, pour la lutte des classes ou l’abrogation des institutions «anti-démocratiques» de la Ve République. Une formation où coexistent quatre courants : les anciens socialistes, les communistes, les anarcho-syndicalistes, les communistes internationalistes. C’est d’ailleurs Daniel Gluckstein, lui-même candidat du Parti des travailleurs à la présidentielle de 2002 et actuel secrétaire national de ce mouvement, qui fait office de directeur de sa campagne électorale. Même si Gérard Schivardi n’est pas mhttp://www2.blogger.com/img/gl.link.gifembre titulaire du PT, pas de doute, il se positionne à gauche-gauche de l’échiquier politique.
[...]
C’est certainement cette expérience d’élu municipal en zone rurale qui l’a conduit à faire partie des créateurs du «comité de défense des communes et des services publics» en 2002. Puis à organiser en septembre 2003, une manifestation nationale à Paris pour appeler à préserver les «36 000 communes françaises» et à «construire le mouvement du ‘non’ à la Constitution européenne». Il poursuit l’année suivante en lançant, avec Daniel Gluckstein notamment, «une conférence nationale de défense des communes et des services publics». Il s’engage ensuite complètement dans la bataille contre l’adoption de la Constitution européenne. Car pour Gérard Schivardi, la rupture avec l’Europe et la défense des communes, c’est le même combat.
Le Monde du 11 avril
"Les idées n'ont pas besoin d'être complexes. La plupart des idées qui ont du succès sont ridiculement simples. Ces idées ont généralement l'apparence de la simplicité parce qu'elles semblent inévitables." En écrivant ces lignes dans le magazine Artforum en 1967, Sol LeWitt en disait long sur son oeuvre à venir, plus long que cet artiste épris de discrétion et ennemi du spectacle ne l'aurait toléré plus tard.
Il était alors employé à la librairie du Museum of Modern Art de New York et ses amis se nommaient Dan Flavin, Robert Ryman et Robert Mangold. Le minimalisme américain naissait de leurs conversations - et LeWitt était l'un de ses créateurs.
Né dans une famille d'immigrants russes, Sol LeWitt s'initie à l'art au Wadsworth Atheneum et à l'université de Syracuse avant de servir deux années en Corée. A son retour, en 1953, il s'installe à New York où il travaille comme illustrateur de presse, et comme dessinateur dans les bureaux d'un jeune architecte, I. M. Pei, futur auteur de la Pyramide du Louvre. Il s'exerce parallèlement à la peinture, sans se convaincre que l'expressionnisme abstrait, alors au sommet de sa gloire, pourrait devenir son style. Le constructivisme russe l'intéresse davantage.
Ainsi commence la démarche critique et analytique au cours de laquelle naît l'art de LeWitt : à l'exaltation expressive de la subjectivité il oppose la rigueur d'une géométrie répétitive et, à l'apologie du geste créateur, le respect de règles méthodiques. L'oeuvre se compose de modules stricts - carrés et cubes - à partir desquels des volumes peuvent s'édifier et des dessins être tracés sur les murs. Leur réalisation doit être déléguée à des assistants afin qu'apparaisse dans toute sa pureté la réduction de l'oeuvre d'art à son idée originelle.
En 1968, LeWitt pousse à son paroxysme cette volonté d'effacement : il enterre son Cube contenant un objet d'importance mais de peu de valeur, inhumation symbolique dont ne restent que des photographies. La même année, il recouvre de peinture blanche un dessin mural que le galeriste qui le présentait ne pouvait se résoudre à détruire tant il le trouvait remarquable.
De telles attitudes et ses cubes aux arêtes blanches font alors de lui l'une des figures majeures de l'avant-garde new-yorkaise qui se développe entre minimalisme et conceptuel. Ses architectures transparentes en deviennent bientôt l'un des poncifs, au même titre que les carrés de Carl Andre et les rectangles de Donald Judd. Participant à des expositions collectives, encourageant les jeunes artistes, il est l'un des fondateurs de Printed Matter, éditeur de livres d'artistes, et constitue une importante collection de ses contemporains, qu'il finit par déposer au Wadsworth Atheneum en mémoire de son adolescence.
Une première rétrospective au Museum of Modern Art, en 1978, fait le point sur cette décennie très active. Peu après, Sol LeWitt décide de quitter les Etats-Unis pour s'établir à Spolète. La vue des fresques italiennes l'incite à laisser éclater carrés et cubes, à introduire des lignes courbes, à s'autoriser des couleurs. On peut s'en convaincre en allant voir le Wall Drawing no 711 qu'il fit exécuter en 1992 pour le Musée d'Amiens, géométrie séduite par les démons du maniérisme et de la complexité. De cette deuxième partie de son oeuvre, moins ascétique et plus empirique, un cycle de rétrospectives a retracé l'évolution en 2000-2001 à San Francisco, Chicago et New York.
Philippe Dagen